Lors de l’Africa Financial Industry Summit (AFIS 2025), Gildas N’Zouba, Directeur Général de Sunu Groupe Côte d’Ivoire a partagé, au micro de 212 Assurances en partenariat avec 225 Assurances, une vision lucide et ambitieuse du rôle des assureurs dans la transformation financière du continent.
Entre synergie régionale, mobilisation de l’épargne et construction de la confiance, il plaide pour une approche intégrée et pragmatique de la finance africaine.
Une Afrique unie, pas fragmentée
« Il faut que nous puissions voir l’Afrique comme un immense terrain de jeu — permettez-moi les guillemets — et non comme un ensemble de pays fragmentés. »
Pour le dirigeant, le véritable défi de la finance africaine n’est pas uniquement économique, mais structurel.
La fragmentation des marchés limite encore la mutualisation des ressources et la création d’instruments financiers communs.
L’AFIS, selon lui, incarne un espace unique où banques, assureurs, sociétés de gestion et fonds d’investissement peuvent identifier des zones de synergie. Mais aussi bâtir ensemble des solutions transversales.

Sunu Groupe : un acteur de poids au service de l’intégration régionale
« Le Groupe Sunu est présent dans 17 pays à travers 26 compagnies d’assurance et deux banques. Nous portons la parole d’une zone francophone qui veut peser davantage dans l’architecture financière africaine. »
En tant que l’un des principaux groupes d’assurance d’Afrique francophone, Sunu Groupe s’impose comme un pilier de stabilité.
Sa double expertise bancaire et assurantielle lui permet de développer une vision globale de la finance, alliant protection, épargne et investissement.
Gildas N’Zouba rappelle que cette présence multi-pays permet de partager les bonnes pratique. Ainsi que pour accélérer la convergence réglementaire au sein de la zone CIMA.

Épargne africaine : un capital encore sous-utilisé
« Il existe une épargne collectée en Afrique, mais elle ne circule pas de manière suffisamment fluide entre nos régions. »
Le constat est sans appel : malgré des taux de croissance positifs, l’épargne africaine reste cloisonnée.
Le code CIMA, en limitant le placement des capitaux hors zone, freine la circulation financière.
Conséquence : une mobilisation faible des ressources domestiques et un accès limité au financement des grands projets structurants.
« Nous devons améliorer notre capacité à collecter l’épargne domestique et à la faire circuler là où elle peut réellement générer du développement. »

L’économie informelle et la confiance : deux leviers essentiels
« Les tontines fonctionnent très bien en Afrique parce qu’elles reposent sur un élément immatériel : la confiance communautaire. »
M. N’Zouba met en lumière une vérité souvent négligée : la finance africaine doit se construire sur la base de la confiance, non de la contrainte.
Les tontines, ces formes traditionnelles d’épargne collective, incarnent cette proximité et cette solidarité.
Pour lui, les compagnies d’assurance ont tout à gagner à s’inspirer de ces modèles pour développer des produits inclusifs et adaptés aux réalités locales. Comme la micro-assurance communautaire.

Une assurance plus proche des réalités africaines
Cette vision rejoint l’objectif central de l’AFIS 2025 : libérer la puissance financière du continent.
À travers des produits simples, accessibles et ancrés dans la vie quotidienne. L’assurance africaine peut devenir un véritable moteur de développement social.
Le défi ? Convertir la confiance communautaire en confiance institutionnelle.
225assurances – Le site d’information N°1 de l’Assurance au Maroc et en Afrique 08 novembre 2025

